Bonjour, Je suis porteur d'une rétinite de type Birdshot (cf mes posts dans la rubrique "témoignages" et/ou mon site
http://brodslev.com/Birdshot/Birdshot.html).
Je suis par ailleurs médecin et, à ce titre j'ai été souvent confronté aux assureurs à propos de certains de mes patients qui souhaitaient contracter une police, soit pour un emprunt, soit pour une assurance décès/invalidité.
Il faut se rappeler qu'une compagnie d'assurance n'a strictement aucune ambition philanthropique. Son seul but est de gagner toujours plus d'argent. Pour ce faire, elle va chercher à réduire au maximum ses risques. Ce qui signifie que si un client présente la moindre possibilité un tant soit peu prévisible de faire l'objet d'une indemnisation future, la compagnie soit refusera d'assurer le client potentiel, soit lui appliquera un tarif de cotisation tel qu'elle rentrera dans ses frais le cas échéant. Un exemple parlant est celui des médecins obstétriciens ou encore des anesthésistes qui ont vu leurs cotisations d'assurance professionnelle être multipliées par presque dix en l'espace de quelques années depuis une quinzaine d'années.
Si un client déclare être porteur d'une affection potentiellement invalidante ou pire, pouvant avoir une issue fatale, l'assureur répondra "non merci", et souvent d'ailleurs sans le "merci";
Dans mon exercice médical, j'ai du remplir des dizaines et des dizaines de formulaires de "bilan de santé" destinés en principe au médecin conseil de telle ou telle assurance.
Étant qualifié en médecine expertale, je sais ce que la loi autorise ou n'autorise pas aux assureurs de demander aux clients en ce qui concerne leur état de santé. Ainsi, s'il est légitime de demander les antécédents cardiologiques d'un client, il est en revanche interdit d'exiger que le client produise le résultat d'un test HIV.
L'assureur se retranche souvent derrière le fait que les formulaires sont destinés exclusivement à l'information de leur médecin conseil, mais celui-ci est partie prenante dans la prise de décision puisque, étant payé par l'assureur, il leur doit loyauté et ce sera lui qui dira à l'assureur OUI ou NON, ce client présente un risque potentiel ou non.
Il m'est arrivé d'avoir des patients me présentant leur formulaire d'examen médical retourné par l'assureur (pas le médecin conseil) avec les références de réception de courrier mentionnées dessus, exigeant que "pour leur permettre de prendre une décision favorable, le client devait passer tel ou tel examen (parfois invasif) paraclinique" (à ses frais, bien sur, en leur conseillant par dessus le marché de demander au médecin traitant d'établir les ordonnances adéquates permettant la prise en charge par l'assurance maladie.
Il m'était courant de voir des patients à qui on avait refusé de leur cautionner leur emprunt immobilier en raison d'une tension artérielle un peu limite, d'un antécédent médicale comme le mien (Birdshot). C'est également ce qu'une banque française m'a opposé quand moi même cherchait, en 2003/2004 à acquérir un bien immobilier.
Au final, l'individu désireux d'emprunter se voyait opposer une fin de non recevoir dans bon nombre de cas, ou au mieux une acceptation, mais avec tellement de clauses d'exclusion que l'assurance ne couvrait plus grand chose.
Je réside depuis 2007 au Danemark où mon épouse et moi même avons acheté une maison en septembre dernier, et emprunté pour le faire. Je n'ai pas eu de questionnaire médical à faire remplir par un médecin. Le banquier m'a seulement demandé si j'étais malade ou avait été gravement malade. Je lui ai fait part de mon affection oculaire. Il m'a répondu que la perte éventuelle de mon emploi pour cause de cécité ne serait pas couverte par l'assurance, mais que tous les autres cas de figure d'incapacité à rembourser ma dette pour cause de santé seraient couverts.eek
Autre pays, autres mœurs.
Il y a des choses au Danemark qui laissent à désirer le système de santé en particulier), mais il est certain que le respect de la personne humaine a une toute autre valeur ici par rapport à d'autres endroits.